BRENDA OHANA
Brenda – percussionniste, compositrice et brésilienne – n’aime pas les étiquettes. Elles risqueraient de la confiner dans un genre.
Sa musique ne s’encombre pas de frontières. Ouverte à tous les registres, empreinte de liberté d’expression, d’invention, d’improvisation. Tout Brenda en somme, qui n’est pas du genre à s’assujettir aux conventions.
Son éducation musicale commence à la maison où papa jouait de la guitare, maman chantait, ils écoutaient beaucoup de musique brésilienne. Mais quand on est adolescente au Brésil dans les années 90, forcément, on tombe dans le rock: parmi les idoles de Brenda on compte Led Zeppelin et Radio Head. De sorte que lorsqu’elle décide de jouer d’un instrument, c’est pour faire du rock : elle choisit la batterie qu’elle étudie en autodidacte. A Belém, capitale amazonienne et ville natale de Brenda, point de professeur de batterie auprès de qui parfaire son apprentissage. Pas même au conservatoire où elle s’oriente alors vers le vibraphone et le marimba. Et vers la musique classique. A 17 ans elle en veut plus. C’est à São Paulo qu’elle va poursuivre ses études musicales, à l’UNESP. L’occasion de découvrir émerveillée le compositeur et percussionniste français Emmanuel Séjourné,maître de vibraphone et marimba qu’il enseigne à l’Université de Strasbourg. En 2002, Brenda fait ses valises et part pour Strasbourg pour faire son master sous la direction de Séjourné: «Spécialisation en clavier de percussion». A partir de 2004 elle navigue entre Paris et le Luxembourg, où elle s’initie aux techniques du jazz avec Guy Cabay, vibraphoniste belge sous influence brésilienne, ça tombe bien! Elle se découvre de nouvelles amours musicales: Michel Petrucciani, Keith Jarret.
Et Lionel Hampton ?
Sans aucun doute le plus connu de tous, mais le roi c’était Milt Jackson. En fait, Hampton pensait le vibraphone comme une percussion alors que Milt Jackson traitait le vibraphone comme un instrument mélodique et harmonique.
Ses études musicales terminées, peut-être serait-il l’heure de rentrer au Brésil… mais elle ne rentre pas. Dix ans plus tard, Brenda est toujours là, installée à Paris, car comment partir de ce pays qui a une telle richesse culturelle ?
Il y a de la culture partout, de la musique, du savoir. Ici j’ai reçu une formation musicale incroyable, j’ai appris à lire la musique,mais aussi à l’écouter.
Et depuis dix ans maintenant, comme ses maîtres, Brenda mène une carrière tout azimuts dans la musique: quand elle n’est pas sur les routes pour donner des concerts, elle est sur les routes pour aller donner des cours de batterie: rock au conservatoire de Pontault-Combault, classique à Creil… Entre les deux elle compose, enregistre et, avec ses percussions diverses, elle fait partie de la famille du Théâtre de l’Opprimé qui, par vocation, mêle dans toutes ses créations théâtre et musique.Allure d’elfe, sourire enfantin, regard étonné toujours sur le mode découverte du monde et de tout ce qu’il peut lui raconter de la musique, Brenda retrouve alors les accents de la musique brésilienne.
Dominique Dreyfus
Biographie
Née à Belém, en Amazonie, Brenda débute à la batterie en autodidacte à l’âge de 11 ans. Très vite, elle intègre des groupes de rock puis fonde le sien Patat Mama avant d’intégrer le conservatoire de la ville où elle découvre le vibraphone. En 1998elle part poursuivre ses études musicales à l’Université d’État de São Paulo.
Entre 1998 et 2002 elle intègre plusieurs ensembles tels que l’École de Samba lmpério do Camburci, le Groupe de Percussion Piap, l’Orchestre Expérimentale de Répertoire de São Paulo, l’Orchestre Symphonique de Jeunes de l’État de São Paulo, le Ticutuco, trio de Jazz, l’Orchestre de Femmes d’Avon, le Quatuor de percussion Percussão Nunca, Quarteto Brenda Ohana… avec lequel elle participe à des nombreux festivals: Festival de Musique Ancienne de João Pessoa, Festival Panamericano de Percussion àCampinas, Festival Música Nova àSantos, Festival Percussion, Tambuco, Mexico, Festival Festival d’Hiver de Campos de Jordão, Festival de Musique de Londrina, PercPanFestival, organisé par Gilberto Gil et Nana Vasconcelos….
Elle arrive en Europe en 2002 pour suivre une Formation en technique de caisse-claire avec Jan Pustjens, au Conservatoire d’Amsterdam et un cycle de spécialisation en Claviers de Percussion avec Emmanuel Séjourné au CNR de Strasbourg. Désormais installée en France où elle s’est fait sa place dans le milieu de la musique, elle est régulièrement invitée à jouer avec des musiciens tels Michel Leme, Marcos Suzano, Toninho do Carmo, Harry Swift, Alain Jean Marie, et fait des participations auprès de groupes comme Les Professionnels, Zgalapipa, La Constellation, Tubules… Avec son vibraphone, ses percussions, sa batterie elle développe également des projets dans le cadre des arts de la rue tout en collaborant à la partie musicale des créations du Théâtre de l’Opprimé.
Parallèlement à ces collaborations ponctuelles, elle fonde en 2008 son propre groupe, Billie Raw Band, qui rassemble des musiciens autour d’un principe très simple : construire un dialogue commun entre différentes générations et les cultures du jazz. Le groupe trouve son inspiration dans le jazz, la musique instrumentale brésilienne et la rythmique africaine.
« Êtres« , le premier album du groupe, sort en 2009. La même année, Brenda reçoit le Prix des Jeunes Talents de la Mairie de Paris.En 2012 le groupe fait la tournée France-Afrique qui le mène de Grenoble à Chambery, Essaouira et Ouagadougou et lance son second album, « Candomblés« , avec un répertoire qui se partage entre les compositions originales de Brenda et un ensemble des standards consacrés de Tom Jobim, Duke Ellington, Egberto Gismonte, John Abercrombie, Hermeto Pascoal, Wayne Shorter, et Toninho Horta.
Toujours à l’affût de nouvelles aventures, Brenda fait une apparition comme figurante dans le film « Au bout du conte » d’Agnès Jaoui.
En juin 2016, Brenda lance son troisième album, « Who knows if« , entourée d’une nouvelle team de musiciens: Bernard Wystraete, Toninho do Carmo, Felipe Cabrera, Frédéric Sicard et Maria Teresa et part en tournée.
Parallèlement à sa carrière de compositrice, instrumentiste, Brenda mène une activité pédagogique, enseignant la batterie au conservatoire de Pontault-Combault et de Creil.
Discographie
- 2009 – Êtres – Billie Raw Band – Indépendan
- 2012 – Candomblés – Billie Raw Band 1999 Enregistrement de l’oeuvre de Henri Crowel
- 2016 – Who knows if – Label Défis
Participations
- 1999 – Enregistrement de l’oeuvre de Henri Crowel pour un groupe de percussion. Festival de Musique de Londrina comme professeur assistante
- 2000 – Arraila de Carlinhos
- 2006 – Quartet Kunstellaire interactoin théâtre contemporain
- 2007 – GrupoPIAP CD – Sympathia
- 2009 – Primavera – Maria Inês Guimarães – Integralclassic
- 2011 – O Segredo do Gol impossível – Marcos Arrais
- 2011 – AntiRubber Brain Factory (ARBF) – Ask the Dust
- 2014 – Primavera – Maria Inês Guimarães